Amélie GALUP
Les visages du temps
Amélie Galup, les visages du temps
Exercice difficile que de parler de l’œuvre photographique d’Amélie Galup après le texte de Claude Harmelle paru dans le catalogue qui lui fut consacré en juillet 1984, en lien avec la première exposition de ses photos à Saint-Antonin-Noble-Val.
Amélie Galup affûta sa pratique photographique de 1885 à 1901, dans les gorges de l’Aveyron, au moyen de différents appareils, moyen et grand format, développant elle-même ses films, plaques et bromures, à l’instar des pratiques des jeunes photographes actuels, redécouvrant la magie préparatoire des procédés argentiques, de la prise de vue au tirage des photos.
Elle s’intéressa, en amatrice avertie, bien évidemment à sa famille qu’elle n’hésitait pas à mettre en scène, dans un théâtre dont la pièce était écrite à l’avance, usant d’accessoires pour détacher son sujet du fond, convoquant des jeux ou des légendes pour créer des tableaux qui nous accompagnent dans un univers faussement documentaire, fantasmagorique parfois.
Les photographies d’Amélie Galup sont un témoignage sur la société à l’aube du 20ème siècle, en même temps, certains de ses portraits revêtent un caractère contemporain, à la fois dans la manière de placer son modèle, dans l’attitude même du modèle, dans la distance par rapport au sujet.
Amélie Galup a réalisé une œuvre photographique originale, qu’il est aujourd’hui important d’honorer et de mieux faire connaître, au-delà de la vallée.
Jacques Sierpinski